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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 21:56

       BATROUN.JPG

 

 Journée franco-libanaise

en l'honneur du Père Boutros Khalil  

 

Suite à la tournée effectuée par le Choeur "Odyssées" du 25 octobre au 1er novembre 2011, les choristes avaient souhaité remercier le père Boutros de l'aide apportée à Marie-Hélène Caspar  dans l'organisation du séjour sur place.

Ce fut chose faite le samedi 10 mars 2012 lors de la journée franco-libanaise organisée par le Choeur "Odyssées" et le Père Boutros, ouverte à tous les Clayois et en particulier aux paroissiens.

La journée débuta par un atelier de cuisine libanaise animé par le Père Boutros, expert en la matière: kébbé, hommos, purée d'aubergine, labné... Les "élèves" sont repartis en fin de matinée avec des recettes plein la tête... et les plats qu'ils avaient cuisinés.

Après cette "mise en bouche" agréable, une centaine de personnes se retrouva l'après-midi à la salle paroissiale pour assister à la projection de photos réalisées par Marie-Hélène Caspar en février 2012, lors de l'ordination au Patriarcat maronite de Bkerké de Monseigneur Mounir Khairallah, cousin du père Boutros et de la messe solennelle qui suivit le lendemain en la cathédrale de Batroun (Nord Liban).

Suivait un très beau film de Corinne Detourbet et Marie Firmery retraçant les moments essentiels de la tournée libanaise du Choeur "Odyssées".

Puis l'assistance put écouter deux témoignages émouvants de choristes, forts appréciés par le public  (textes ci-dessous)

 

Témoignage de Martine Delmotte 

    Alto du Choeur "Odyssées"

 

Quand le projet LIBAN du Chœur "Odyssées" commençait à prendre forme et que Marie-Hélène nous avait envoyé le programme, je parlais de cette aventure dans ma famille et auprès d’amis.

Mon frère me dit : «  Mais que vas-tu faire dans un tel pays, où la guerre est toute proche et l’insécurité permanente ? »

Et puis un Ami me dit : « Vas-y, tu verras, le Liban est un beau pays, j’en garde un excellent souvenir. »

Alors … tout au long de notre séjour je me suis dit : «  Mais que veut-dire : BEAU pays ? »

Est-ce beau … Beyrouth où des dizaines de centimètres de bouteilles en plastique jonchent le bord des routes…

Est-ce beau … ces maisons, ces immeubles inachevés parce que cela permet de payer moins d’impôts …

Est-ce beau … une montagne de détritus en bord de mer à Saïda et qui s’écroule dans l’eau parce qu’il n’y a pas d’usine d’incinération: d’où la pollution de l’eau, le poisson qui se fait rare sur les tables car il faut aller loin en mer pour le pêcher, donc hors de prix…

Est-ce beau … un pays entièrement bordé par la mer mais où il n’y a guère de plages accueillantes et propres pour se baigner à cause de la pollution.

Est-ce beau … des immeubles, des quartiers, des sites détruits par la guerre et non reconstruits…

Alors, où était donc cette «  BEAUTE » dont mon Ami me parlait?

Et puis … chaque jour, au cours de nos visites, de nos échanges, de nos concerts, nous avons rencontré des femmes et des hommes ouverts, accueillants, chaleureux, nous expliquant l’histoire complexe de leur pays, de leur vie pendant cette guerre interminable. Nous avons partagé ensemble des instants très forts et riches en émotion.

Le courage, la force de caractère et la spiritualité de ce peuple aux 18 religions, nous fait réfléchir et ne peut pas nous laisser indifférents quelles que soient nos croyances.

Alors, OUI … le LIBAN est un BEAU pays.

Comment ne pas trouver beau … ce site grandiose de Baalbeck merveilleusement bien conservé et mis en valeur.

Comment ne pas trouver belles … toutes ces œuvres en parfait état dans ce splendide Musée de Beyrouth où les pièces principales ont été protégées pendant la guerre par des sarcophages en béton…

Comment ne pas trouver belles … ces sculptures et peintures des frères Basbous dans ce musée familial sur le flan de la montagne à Rachana…

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Comment ne pas trouver belles … ces églises, ces mosquées reconstruites … avant même les immeubles d’habitations… avec ce souhait de faire renaître le patrimoine historique pour nous faire connaître et comprendre l’histoire complexe de ce pays.

Comment ne pas sentir et ressentir la spiritualité profonde de ce peuple dans la vallée de la Kadisha où à chaque virage presque, l’on peut découvrir sur des sites les plus insolites : un monastère, une église, une chapelle, un ermitage …et puis cette lumière parfois mystérieuse qui éclaire et met en valeur la beauté même de la nature.

Je n’oublie pas le musée du poète et peintre Khalil Gibran, dont Le prophète est une véritable petite Bible et un chemin de vie.

Comment ne pas s’imprégner de cette spiritualité dans la Forêt de cèdres enveloppée de nuages et qui d’un coup s’éclaircit comme pour nous dire :

«  Ouvrez les yeux et regardez comme notre pays est BEAU ».

Oui, Je venais de comprendre ce que mon Ami voulait me dire.

Comment ne pas trouver beaux … ce peuple courageux, cette jeunesse pleine d’espoir et qui se bat pour vivre en Paix et reconstruire un LIBAN dans lequel il fera à nouveau bon vivre.

Ce voyage a été une belle leçon de vie et d’espoir.

Oui, ce pays est BEAU … il est BEAU de l’intérieur.

Nous y retournerons avec plaisir pour y retrouver nos amis choristes et découvrir plus intimement les valeurs profondes de ce BEAU PAYS qu’est le LIBAN.

Un grand MERCI à tous ceux d’ici et de là-bas qui ont permis que cette grande AVENTURE puisse se réaliser.

Merci surtout à Marie-Hélène et au Père Boutros.  

Martine DELMOTTE

 

 

Témoignage de Joël Choppe

    Basse du Choeur "Odyssées"

 

A mon tour de vous livrer quelques réflexions sur mon ressenti durant notre voyage au Liban.

 Avant de m’y retrouver, je n’avais du Liban que de vagues idées et des souvenirs plus ou moins confus, ma vision ne devait pas être très éloignée de celle du français moyen, méconnaissant la géographie avec quelques références littéraires comme La Châtelaine du Liban et surtout des images tragiques de guerre diffusées par la télévision pendant de trop nombreuses années. Rien donc de très enthousiasmant comme perspective de voyage si ce n’est la confiance quasi aveugle d’un fan pour son organisatrice et le plaisir de se retrouver quelques jours en continu avec mes copains et copines « d’Odyssées ».

Ce petit pays, guère plus grand que la Gironde, avec une population de près de 4 millions d’habitants - songez qu’en extrapolant sa densité, nous y compterions en France près de 210 millions – voit s’ériger partout, dans des endroits difficilement accessibles, des maisons, des immeubles souvent inachevés. Nous étions nombreux à nous poser avec effroi la question de savoir ce qu’il adviendrait en cas de tremblement de terre … Notre merveilleuse guide, Marcelle, nous rétorqua que la préoccupation essentielle pour les libanais était de se loger … sans se soucier du reste.

Très vite, au fil de ses brillantes explications, nous avons abandonné nos modes de pensées traditionnels pour essayer de comprendre comment le Liban après 15 années de guerre civile et la fin de son occupation par Israël et la Syrie, tentait de s’organiser pour vivre ou plutôt … survivre.

 Avec son sérieux teinté d’humour, Marcelle nous fit le récit de l’histoire de son pays – notamment la plus récente - qui nous apparut en dépit de la clarté de ses explications d’une extrême complexité.

Nous fûmes un peu réconfortés lorsqu’elle nous précisât qu’un conférencier, après un exposé traitant de la situation de son pays, s’adressant à l’assistance, l’assura que si quelqu’un prétendait y avoir compris quelque chose, c’est qu’en réalité il n’avait rien compris.

 Encouragé par un tel constat, ma curiosité dès ce moment s’est davantage tournée vers la leçon de vivre actuelle des libanais.

 En l’absence d’une législation réellement commune, chaque religion – et il y en a 18 – constitue la référence prééminente aux yeux de leurs adeptes. Avec une telle mosaïque, est-il possible que puisse durer longtemps encore, une coexistence pacifique ? Pour ce que j’en ai vu, il est vrai au sein de la communauté maronite essentiellement, je suis assez tenté de le croire … les contacts que nous avons eus le démontrent amplement.

Pourtant, quelle étrange sensation tout de même, ces traversées de village où le Père Boutros de sa voix inimitable nous déclarait : « à droite vous verrez des Druzes, un peu plus loin des Sunnites … tout à l’heure vous trouverez des Chiites en majorité… ».

 

Quelques souvenirs marquants :

Notre arrivée en plein office dans une église à Bécharé, pleine à craquer, la ferveur de ses fidèles, nous étions tous, croyants ou incroyants, en chantant, submergés par l’émotion…

L’après-midi, promenade pour le moins réfrigérante à la découverte des fameux cèdres, quelques-uns millénaires, paysage magnifique, presque irréel, la vallée de la Kadisha …

Beyrouth et ses stigmates de guerre, la sépulture provisoire de Rafic Hariri entourée de celles de ses gardes du corps, tous tués dans un attentat, un quartier complètement dévasté et superbement reconstruit. La traversée de cette ville, ses bouchons, son bord de mer inaccessible, la vue splendide qu’elle offre au fur et à mesure qu’on s’en éloigne en prenant de la hauteur, son musée exceptionnel.

Notre formidable périple vers Baalbeck escorté par une escouade de policiers que Marie-Hélène voulut remercier en nous faisant chanter après la visite d’une coopérative viticole, étonnant spectacle de les voir dégainer - non leurs mitraillettes - mais leurs portables pour nous photographier et nous enregistrer.

Les ruines deBAALBEK CONCERT Baalbeck, majestueuses, formidablement conservées - là encore souvenir impérissable et concert certainement pas improvisé dans le temple de Bacchus. 

Nos deux repas pris en commun avec les choristes libanais, quelle ambiance, quelle convivialité !!! 

Jamais très loin, quelque part, sur un promontoire, une statue de la Vierge… des églises, des fidèles … tant de douceur après tant de fureur.  

Beaucoup d’images se bousculent … difficile de faire un tri, voilà en quelques mots une évocation non exhaustive de mon voyage au Liban… je ne peux que remercier très chaleureusement, le Père Boutros, sa famille, Marie-Hélène, tous ceux qui l’ont organisé et je forme un vœu : celui de pouvoir avec vous tous, y retourner un jour.   

Joël CHOPPE

 

 

Suite à ces deux témoignages, résumant, à leur façon une semaine de pérégrinations et de rencontres, Nicole Vibert, directrice de la Médiathèque, fit une lecture commentée d'extraits de l'oeuvre immense du grand écrivain et peintre libanais Khalil Gibran, auteur du très célèbre Prophète.

Ainsi s'achevait la partie culturelle de cette journée déjà fort bien remplie. Il ne restait plus qu'à déguster les plats préparés le matin pour que la fête fût réussie. Elle le fut puisque 170 personnes environ se retrouvèrent dans la salle Planète Oxygène pour terminer cette rencontre en beauté et en chansons avec le Choeur "Odyssées".

 

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La soirée s'acheva avec un brin de nostalgie dans le coeur. Car, devenu vicaire général du diocèse de Batroun suite à la nomination de Monseigneur Mounir Khairallah, le Père Boutros nous quittera le 27 mars 2012 pour continuer sa mission au Liban. Ainsi s'achève une aventure qui avait commencé pour la paroisse et les amis du Père Boutros en septembre 2007. 

Au terme de cette soirée festive et chantante, Michèle Choppe, artiste peintre et choriste du Choeur "Odyssées", remit au Père Boutros un magnifique portrait.

 

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    Photos : Jean-Luc Chaumette - Michel Moreaux - Dominique Sarlabous

 

Le Choeur "Odyssées" lui remettait également un chèque, contribution à la restauration d'une maison d'accueil pour les Français de passage à Mrah El Zyath, village natal du Père Boutros au Nord Liban.

Le lendemain, le Choeur "Odyssées" anima la messe dominicale en l'église Saint Etienne de Claye-Souilly, dernier témoignage d'amitié et de reconnaissance pour ce prêtre atypique.

Ne soyons pas trop tristes de ce départ. Nous retrouverons la verve et le grand coeur de cet homme généreux lorsque nous retournerons au Liban ou lorsque le Père Boutros  viendra en vacances dans son deuxième pays, la France, puisqu'il en est désormais citoyen français.

Une nouvelle mission pastorale l'attend. Mais aussi un magnifique projet: fixer les jeunes de la montagne dans leur village et pour cela créer des emplois.

Bon retour Père Boutros et tous nos voeux de réussite dans votre si beau pays.

Marie-Hélène CASPAR    

 

Pour voir le programme de cette journée, cliquez  ICI 

 

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